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Il n’y avait pas à se jouer avec cette maladie populaire. Elle tenait à des côtés honorables de l’humanité. L’élan superstitieux, dans beaucoup d’âmes excellentes, était sorti de la pitié, d’une sensibilité trop vive. Il était juste, il était sage d’épargner ces pauvres malades. Que Louis XVI fût jugé, condamné, cela était très utile ; mais que la peine le frappât, c’était frapper tout un monde d’âmes religieuses et sensibles, c’était leur donner une superstition nouvelle, décider un accès peut-être d’épilepsie fanatique, tout au moins fonder ce qui pouvait être le plus funeste à la République, le culte d’un roi martyr.

Le Girondin Fonfrède, écartant un avis de Daunou qui eût pu sauver Louis XVI, s’accorda avec la Montagne, réduisant toutes les questions à cette simplicité terrible :

Est-il coupable ?

Notre décision sera-t-elle ratifiée ?

Quelle peine ?