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CHAPITRE III

L’INVASION. — TERREUR ET FUREUR DU PEUPLE (FIN D’AOÛT).


Terreur de Paris à la nouvelle de l’invasion, août-septembre 1792. — Attente d’un jugement solennel de la Révolution par les rois. — La France se voit surprise et trahie. — Combien le roi prisonnier était encore formidable. — Héroïque élan de la France entière. — Nos ennemis, dans ce tableau immense, n’ont voulu voir qu’un point, une tache sanglante. — La France entière se donna à la patrie. — Dévouement, déchirement des femmes, des mères. — Danton fut alors la voix de la France. — Il demande les visites domiciliaires. — Lutte de l’Assemblée et de la Commune. — Violence de la Commune. — L’Assemblée essaye de la briser. — La Commune veut se maintenir par tous les moyens. — Dispositions au massacre, fin d’août 1792.


La trahison de Longwy, celle de Verdun, qu’on apprit bientôt après, remplirent Paris d’une sombre impression de vertige et de terreur. Il n’y avait plus rien de sûr. Il était trop visible que l’étranger avait des intelligences partout. Il avançait avec une sécurité, une confiance significative, comme en un pays à lui. Qui l’arrêterait jusqu’à Paris ? Rien apparemment. Ici même, quelle résistance possible, au milieu de tant de traîtres ? Ces traîtres, comment les distinguer ? Chacun regardait son voisin ; sur les places et dans les rues, le passant jetait au