tout ce qu’on pouvait désirer. Chaumette vint à plat ventre, se roula dans la bassesse d’une hypocrite humilité, déclama contre les anarchistes (c’est-à-dire contre lui-même), appuyant la déclamation d’aveux et de gémissements : « Ah ! il n’est que trop vrai, il y a eu des prévaricateurs dans la Commune ; les hommes purs les mettront sous la hache de la loi… Ah ! ne confondez pas les innocents et les coupables !… Si on altère la confiance des citoyens en nous, comment veut-on que nous arrêtions les provocateurs au meurtre ?… » etc. C’était assez pour en vomir. Les Girondins eux-mêmes demandèrent l’ordre du jour.
Les jours suivants offrirent une série d’amendes honorables. Tallien fit vite une brochure où il pleurait sur septembre, assurant « que, pour lui, il n’y avait eu nulle part que de sauver quelques personnes ».
Robespierre devait paraître à la tribune de la Convention, pour se justifier aussi, le lundi 5 novembre. Il prépara cette séance par un discours fort travaillé : « Sur le pouvoir de la Calomnie », qu’il débita aux Jacobins. L’histoire de la calomnie, tracée par un maître en ce genre, était reprise du commencement de la Révolution, habilement suivie, de manière à faire de Brissot et de la Gironde les continuateurs de l’abbé Maury ; tout aboutissait à l’accusation calomnieuse de vouloir écraser Paris. Le tout appuyé d’un appel à l’envie, à la cupidité : il montrait les Girondins donnant toutes les places aux leurs, excluant les Jacobins. Lui, Robespierre, il était seul, sans