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votât à haute voix, et ils n’en avaient pas moins été repoussés. Une seule section, sur quarante-huit, les avait suivis jusqu’au bout, et décidé que, si la Convention exigeait le scrutin secret, elle marcherait en armes sur la Convention.

Ces folles démarches, on peut le croire, n’avaient été nullement conseillées par les chefs politiques de la Montagne. Ils virent avec chagrin, sans nul doute, que l’imprudente adresse du 19 avait produit contre eux l’unanimité de l’assemblée.

Les petits jeunes gens qui menaient la Commune (Tallien, Chaumette, Hébert, etc.) entraînaient la Montagne et ses chefs sur une pente rapide qui aurait annulé ceux-ci dans la Convention, ne leur aurait laissé de force que l’émeute, d’autre champ que la rue, de sorte que Robespierre et Danton seraient devenus les seconds et les subalternes d’Hébert et de Chaumette.

Robespierre était sur une ligne fort difficile. On lui attribuait tout ce qui se faisait à l’Hôtel de Ville, et il n’osait dire non. Les meneurs de la Commune le mettaient toujours devant eux, le poussaient comme drapeau. Ils le connaissaient à merveille et savaient que, pour conserver cette position de haute autorité morale et de chef apparent, il louerait leurs actes les plus insensés. Leur folle adresse du 19, que ni Robespierre ni personne n’avait osé appuyer d’un seul mot dans la Convention, ils décidèrent le soir, à la Commune, qu’on en enverrait un exemplaire à toutes les municipalités. La Convention casse leur décision. Et alors