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les plus hauts sommets, força les redoutes qui lui étaient opposées[1].

Dumouriez avait désiré donner le principal honneur au centre, dans l’intérêt du jeune duc de Chartres, qui y commandait. Il eût trop découvert son jeu en l’envoyant à Paris. Il prit un autre moyen. L’aide de camp qui porta la nouvelle à la Convention lui présenta ce jeune domestique du général, qui, au centre, avait rallié une brigade avec tant de présence d’esprit. L’attention était ainsi portée sur le centre, et l’on devait croire que là avait eu lieu l’effort décisif du combat.

Les gens de Mons en jugèrent autrement. Lorsque Dumouriez et l’armée y entrèrent le lendemain, les Amis de la constitution de Mons, en offrant une couronne au général, en donnèrent une à Dampierre, qui, sous Beurnonville, avait le premier, à la tête de nos volontaires, heurté cette terrible position de la droite, lorsqu’elle n’était pas encore ébranlée par l’effet de notre victoire de gauche, par la prise de Jemmapes. Là avait été, sans nul doute, l’extrême péril, l’obstination héroïque, et peut-être était-il plus glorieux de s’être maintenu entre ce volcan épouvantable des redoutes et la cavalerie impériale, en recevant même les boulets français, que d’emporter

  1. Nous avons soigneusement examiné le terrain. S’il n’a pas changé de niveau au centre de l’amphithéâtre, cette partie offrait les pentes les plus rapides, le plus rude escarpement. Aussi l’avait-on moins fortifié par les moyens de l’art. C’est ce qui explique pourquoi Dumouriez a pu dire que c’était l’endroit difficile, tandis que les narrateurs allemands disent que c’était le plus facile. (Voir Mémoires d’un homme d’État.)