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vrer ses ennemis, et, pour leurs boulets, leur offrant les bienfaits de la liberté.

L’effort du combat devait être à la gauche pour emporter le village de Jemmapes et monter sur la hauteur, et plus encore à la droite, où la pente était couverte de formidables redoutes. Le vieux général Ferrand commandait à gauche ; à droite, le brave Beurnonville. Ce dernier poste était le poste d’honneur, et l’on y avait mis nos volontaires parisiens ; rude épreuve pour ces jeunes gens, arrivés d’hier et n’ayant jamais vu le feu. Dumouriez avait près de lui, au centre, le duc de Chartres, pour le lancer au moment où le succès d’une des ailes commencerait la victoire ; le candidat à la royauté, s’associant au mouvement de l’aile victorieuse, eût alors attaqué de face, décidé l’affaire, emporté l’honneur.

Les difficultés de droite et de gauche étaient grandes, en vérité ; moindres à gauche, vers Jemmapes, et cependant le général Ferrand ne faisait pas grand progrès ; l’attaque traîna de huit à onze. C’était pourtant par la gauche qu’il fallait réussir d’abord ; Beurnonville avait à droite des obstacles presque insurmontables. À onze heures, Dumouriez envoya à la gauche son second, un autre lui-même, le brave et intelligent Thouvenot, qui prit le commandement, emporta le village de Jemmapes. Et cependant Dumouriez, de sa personne, alla voir si réellement on pouvait forcer à droite la terrible position qui arrêtait Beurnonville. Jamais général