Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 4.djvu/361

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE IV

LA GIRONDE CONTRE DANTON (SEPTEMBRE-OCTOBRE 1792).


La Gironde croit voir Danton toucher à la tyrannie. — La Gironde, jusque-là démocratique, s’appuie sur la bourgeoisie contre la dictature. — Les Jacobins prennent le poste qu’occupait la Gironde, l’avant-garde du mouvement vers l’égalité. — L’incapacité pratique des Girondins avait obligé Danton à prendre le pouvoir. — Les Girondins poursuivent Danton comme complice de septembre. — Ils poursuivent Danton et la Commune pour infidélité dans le maniement des deniers publics. — Danton ne peut rendre compte de ses dépenses secrètes. — Comment Danton avait saisi, arrêté la grande conspiration de l’Ouest. — Comment Danton avait négocié l’évacuation du territoire. — Dumouriez à Paris, 12-16 octobre 1792. — Danton et Dumouriez veulent se concilier la Gironde. — Dernières avances de Danton aux Girondins, fin d’octobre. — La Convention, en réalité, n’était point divisée sur les questions alors actuelles.


Le dernier vote de la Convention était propre à faire songer. Elle avait prononcé l’ordre du jour sur la proposition de porter la peine de mort contre quiconque parlerait de créer une dictature. Quoique la proposition eût été faite et appuyée par les chefs de la Montagne, les Montagnards en général avaient voté l’ordre du jour. Chabot avait prétexté le respect pour la souveraineté du peuple, soutenu que la Convention n’avait pas le droit de prescrire au peuple souverain une forme de gouvernement. Un tel