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Paris. Il n’attaqua point Paris, mais seulement la Commune.

Vergniaud de même évita cet écueil commun des Girondins. Il ménagea Paris. Il n’attaqua pas la Commune en masse, ni la députation de Paris indistinctement ; il reconnut qu’elle contenait de bons citoyens, le vénérable Dussaulx, le grand artiste David et d’autres encore. Il frappa droit sur Robespierre, rappela que, dans l’affreuse nuit du 2 au 3 septembre, il avait supposé un grand complot, affirmé que Brissot, Vergniaud, Guadet, Condorcet, livraient la France à Brunswick… Quelqu’un démentant Vergniaud, il ajouta avec une modération qui n’était que plus accablante : « Je n’ai jamais proféré, au sujet de Robespierre, que des paroles d’estime… Aujourd’hui encore, je parle sans amertume ; je me féliciterai d’une dénégation qui me prouvera que Robespierre aussi a pu être calomnié… » Et il attendit.

Le moment était venu pour Robespierre de s’expliquer sur son discours du 2 septembre et de s’en laver à jamais. Son adversaire déclarait qu’il l’en croirait sur sa parole. C’est alors qu’il devait nier, devant la Convention, devant la France et l’histoire, et non comme il fit tardivement, hors du débat, dans un de ses longs discours. Il ne répondit rien à Vergniaud, accepta l’accusation et garda la tache ; il la garde pour l’avenir.

Vergniaud rappela aussi, lut l’effroyable circulaire, signée Marat, Sergent, Panis, au nom de la Commune,