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d’hommes de loi patriotes, élire d’autres citoyens.

Après une telle explication, tout le monde devait s’entendre, et il n’y avait plus de débat. Les Girondins s’obstinèrent ; Vergniaud parla encore, sans but, et obtint que la proposition, acceptée en principe, serait, pour les moyens d’exécution, examinée en commission.

La lutte, commencée ainsi sur le terrain spéculatif, éclata en même temps dans la grande question politique. Du premier coup, ce fut moins un débat qu’un duel.

Brissot en donna le signal, dans son journal, dès le 23, en disant qu’il y avait un parti désorganisateur dans la Convention.

Le parti accusé récrimina, d’abord aux Jacobins. Chabot assura que les Girondins voulaient établir en France un gouvernement fédératif, réduire la République à une simple fédération qui en eût été le démembrement. — Cette accusation, de peu d’importance dans la bouche de Chabot, prit beaucoup de poids lorsqu’elle fut reproduite le surlendemain par Robespierre au sein de la Convention.

La maladresse des Girondins fut insigne. En réponse à ces attaques de la députation de Paris, ils attaquèrent Paris, qui vraiment n’était pas en cause.

Le 24 septembre, Kersaint, Buzot, Vergniaud, saisissant l’occasion de nouvelles scènes sanglantes qui avaient eu lieu à Châlons, obtinrent de la Convention qu’on nommerait des commissaires pour