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armes. Les agents de Nedellec courent la campagne, menacent de brûler les maisons de ceux qui ne viendront pas pour Dieu et le roi ; le roi le veut, il a lui-même écrit qu’il ordonnait la liberté des prêtres, leur rétablissement.

Le lendemain 10 juillet, à trois heures de nuit, cent cinquante gardes nationaux de Quimper, avec quelques gendarmes et un canon, marchant rapidement à travers les campagnes dont ils ne connaissaient pas trop les secrètes dispositions, partirent pour Fouesnant. Les magistrats étaient en tête avec le drapeau rouge. Accueillis par une décharge meurtrière que trois cents paysans leur firent à bout portant, ils enfoncèrent cette bande, prirent le bourg, s’y établirent, passèrent la nuit dans l’église avec leurs morts et leurs blessés. Le lendemain, ils rentrèrent dans Quimper, et toute la ville vint au-devant d’eux.

Cette vigueur étonna la révolte et la fit réfléchir. L’absence des gentilshommes, en tout ceci, avertissait assez que les choses n’étaient pas mûres. La Rouërie voulait attendre ; il avait raison en Bretagne. À Paris, néanmoins, les choses se précipitaient, les événements semblaient avoir les ailes de la foudre. Elle frappe au 10 août…

Le contre-coup eut lieu, non dans la Bretagne d’abord, livrée à mille influences contraires, mais dans un pays dont on attendait moins un prompt soulèvement. La Vendée éclata.

Elle éclata avec un élan, un esprit d’ensemble