menaient Custine, lui promettaient Mayence. Il hésitait et, un moment, craignant d’être coupé, recula vers Landau. Ils ne lâchèrent pas prise ; ils vinrent le rechercher, le menèrent de gré ou de force, lui firent faire malgré lui cette conquête qui le couvrait de gloire. Un des leurs commandait le génie dans Mayence ; il décida la reddition. On fut bien étonné d’apprendre qu’une telle place se fût rendue, avec toute une armée pour garnison, une artillerie immense, ramassée de toute l’Allemagne. Mais l’Allemagne se livrait. Des hommes de Nassau, de Deux-Ponts, de Nassau-Saarbruck, étaient à la barre de la Convention et demandaient leur union à la France.
Les Prussiens, à ce moment, bien heureux d’être quittes de leur expédition conquérante, touchaient Coblentz ; nous y reviendrons tout à l’heure. Ils avaient dû leur salut et à l’éloignement de Custine et à la modération politique de Dumouriez. Celui-ci voulait détacher la Prusse de la ligue contre la France. Il pensait qu’il était assez beau d’avoir arrêté une telle armée, la première de l’Europe, avec une armée toute jeune, composée en partie de gardes nationaux. C’était aussi la pensée de Danton, sage autant qu’audacieux. Le 25 septembre, une lettre du pouvoir exécutif avait autorisé le général à traiter pour l’évacuation. Les Prussiens se retirèrent donc paisiblement. Ce qu’on tira de coups tomba sur les seuls émigrés.
Nos ennemis n’agissaient nullement d’ensemble.