soutenu, contrairement aux émigrés, que l’affaire était difficile, et qu’avec les belles chances que la Prusse avait en ce moment pour s’étendre dans le Nord, il était absolument inutile et imprudent de se compromettre avec ces gens-ci.
Le roi était extrêmement mécontent, mortifié. Vers quatre ou cinq heures, il se lassa de cette éternelle canonnade qui n’avait guère de résultat que d’aguerrir l’ennemi. Il ne consulta pas Brunswick, mais dit qu’on battît la charge. Lui-même, dit-on, approcha avec son état-major, pour reconnaître de plus près ces furieux, ces sauvages. Il poussa sa courageuse et docile infanterie sous le feu de la mitraille, vers le plateau de Valmy. Et, en avançant, il reconnut la ferme attitude de ceux qui l’attendaient là-haut. Ils s’étaient déjà habitués au tonnerre qu’ils entendaient depuis tant d’heures, et ils commençaient à s’en rire. Une sécurité visible régnait dans leurs lignes. Sur toute cette jeune armée planait quelque chose, comme une lueur héroïque, où le roi ne comprit rien (sinon le retour en Prusse).
Cette lueur était la Foi.
Et cette joyeuse armée qui d’en haut le regardait, c’était déjà l’armée de la RÉPUBLIQUE.
Fondée le 20 septembre à Valmy, par la victoire, elle fut, le 21, décrétée à Paris, au sein de la Convention.