swick à nos fougueux émigrés, que je laisse un peu de temps à ces royalistes dont vous me promettez les secours, pour se décider et se mettre en mouvement ? Elles vont sans doute arriver, les députations d’un peuple heureux d’être délivré, qui viendra saluer, nourrir ses libérateurs. Je ne les vois pas encore. »
Et bien loin qu’il pût les voir, le paysan, sur toute la ligne, restait sournoisement immobile, cachait, serrait ses grains, les battait à la hâte et les emportait. Les Allemands s’étonnaient de trouver si peu de ressources. Ils prirent Longwy et Verdun, comme on a vu, mais par la trahison de quelques officiers royalistes, par l’effroi de quelques bourgeois qui craignirent le bombardement. Deux accidents, rien de plus. Les soldats des garnisons, les volontaires des Ardennes, ceux de Maine-et-Loire, forcés ainsi de se rendre, montrèrent la plus violente indignation. J’ai dit la mort de Beaurepaire. Le jeune officier qu’on força de porter au roi de Prusse la capitulation de Verdun, n’obéit qu’en donnant les signes d’un véritable désespoir ; son visage était inondé de larmes. Le roi demanda le nom du jeune homme, qui était Marceau.
Mézières, Sedan, Thionville, montraient bonne volonté de tenir mieux que Verdun. On assiégea Thionville, et avec des forces considérables (les assiégeants reçurent une fois un renfort de douze mille hommes). Le général français Wimpfen, qui était dedans, montra beaucoup de vigueur ; sa défense