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ment au tribunal de Melun, et le chargea de statuer sur la légalité de l’arrestation de Duport. Ce tribunal ne perdit pas une minute, et le 17, au reçu du courrier, il déclara l’arrestation illégale, élargit le prisonnier[1].

Danton profita encore du moment pour faire une chose humaine. Il fit abréger, pour tous les détenus qui avaient échappé au massacre, le temps de leur détention.

Une chose montra combien, en si peu de jours, la situation avait changé : une commune de Franche-Comté ne craignit pas d’arrêter deux de ces terribles commissaires du salut public. La commune de Champlitte, au nom de l’égalité, déclara ne point obéir à la Commune de Paris. — Cet exemple fut imité dans un grand nombre de villes.

Le conseil général de la Commune comprit qu’il était grand temps de sacrifier son comité de surveillance. Le 18 au soir, il se souleva violemment contre ce comité, rejeta sur lui la responsabilité de tout ce qui s’était fait, le cassa et rappela que nulle personne étrangère au conseil général ne pouvait faire partie du comité de surveillance. Ceci contre Marat, introduit subrepticement, contre Panis, le coupable introducteur de Marat.

La folle et furieuse audace des maratistes était tellement connue qu’on ne pouvait croire qu’ils

  1. Je dois la communication des nombreuses pièces qui éclaircissent cette affaire à l’obligeance de M. Danton, l’un de nos professeurs de philosophie les plus distingués, aujourd’hui inspecteur de l’Université.