buveurs de sang : « Nous les poursuivrons ! nous les arrêterons ! » Ce fut le mot unanime qui sortit de cette tempête, la vraie voix du peuple enfin qui se déclarait. Pétion se mit en marche, entraîna en vainqueur la Commune humiliée, alla s’emparer de la Force et ferma ses portes sanglantes (6 septembre).
Ces voix de l’indignation semblaient devoir faire rentrer dans la terre les sanguinaires idiots qui avaient cru sauver la France en la déshonorant. Dès le 5, un membre du conseil s’était répandu en plaintes amères contre Panis, celui qui furtivement avait introduit Marat au comité de surveillance. Panis vint répondre le 6 au soir ; on ne sait ce qu’il put dire, mais le conseil se déclara satisfait. Son apologie avait été précédée d’une étrange dissertation de Sergent, sur la sensibilité du peuple, sa bonté, sa justice, etc. Ce bavardage fait horreur, quand on le voit en intermède entre le massacre de Paris et le massacre de Versailles que la Commune préparait, voulait expressément.
Voulait, on peut l’affirmer ; autrement elle n’eût pas mis une obstination féroce à violer par trois fois les décrets de l’Assemblée. L’Assemblée avait ordonné que les prisonniers d’Orléans y restassent, puis qu’ils allassent à Blois, enfin à Saumur. La Commune, opposant hardiment ses décrets à ceux des représentants de la France, ordonna qu’on amenât les prisonniers à Paris, autrement dit à la mort, qu’on recommençât le massacre.
Les meneurs de la Commune avaient besoin d’un