dence à provoquer ainsi l’amour-propre de Paris, injustice à lui reprocher les excès dont il souffrait plus que personne, excès d’ailleurs commis par un si petit nombre, par des hommes qui, la plupart, n’étaient nullement Parisiens.
« Hier, disait encore la lettre, fut un jour sur les événements duquel il faut peut-être laisser un voile ; je sais que le peuple, terrible dans sa vengeance, y porte encore une sorte de justice… » Faible, trop faible condamnation de tant d’attentats, qui loue encore en blâmant !… Il faut songer néanmoins que ceci fut écrit le 3 septembre ; que Roland, que Madame Roland, étaient tous deux sous le poignard et désignés entre tous dès le 1er septembre au soir, depuis les accusations de Robespierre. Madame Roland, très intrépide et sans nulle crainte de la mort, en avait une autre, qu’elle avoue, malheureusement trop naturelle ; elle connaissait ses adversaires, leur lâche férocité ; elle savait que, dans le désordre du moment, on pouvait lui arranger le hasard apparent d’un mortel outrage, d’une invasion nocturne, où celle qu’on savait plus qu’un homme serait traitée comme une femme. L’aventure subie en plein jour par une autre femme, dont nous avons parlé, montre assez ce que pouvait oser la nuit le cynisme calculé des maratistes et robespierristes. Celle qui fut outragée n’avait rien fait autre chose que parler mal de Robespierre. Madame Roland, bien plus en péril, voulait rester, à tout événement, du moins maîtresse de sa vie ;