à droit, suspectes de royalisme. Néanmoins cette fureur patriotique, qui s’attaquait à des filles la plupart jeunes et jolies, était-elle un pur fanatisme ? Ou bien la pensée du viol avait-elle commencé à flotter dans les esprits ?… Quoi qu’il en soit, ils trouvèrent là une masse de garde nationale, et comme ils étaient peu nombreux encore, ils ajournèrent l’expédition.
Le 3 fut marqué surtout par le massacre de la Force ; il y avait beaucoup de femmes à cette prison et fort en danger. La Commune, dans la nuit même, y avait envoyé pour en retirer du moins celles qui n’y étaient que pour dettes. Il était minuit et demi, et les massacreurs étaient déjà aux portes, peu nombreux à la vérité. C’était une chose honteuse de voir une cinquantaine d’hommes, nullement appuyés du peuple, qui parlaient au nom du peuple et faisaient reculer ses représentants véritables, les membres de la Commune. Ces magistrats populaires ne furent nullement respectés ; on leva les sabres sur eux. Cependant ils emmenèrent non seulement les prisonniers pour dettes, mais Mme de Tourzel, gouvernante du dauphin, sa jeune fille Pauline, trois femmes de chambre de la reine et celle de Mme de Lamballe. Quant à cette princesse, l’amie personnelle de la reine, tellement désignée à la haine publique, on n’osa point l’emmener.
La Commune n’avait plus aucune raison de désirer qu’on tuât. Le massacre de quatre prisons avait produit, et au delà, l’effet de terreur qui la main-