de la Commune, cet Huguenin qui dédaignait de comparaître, serait amené à la barre, et qu’une nouvelle Commune serait nommée par les sections dans les vingt-quatre heures. — Du reste, pour adoucir ce que la décision avait de trop rude, on décréta que l’ancienne avait bien mérité de la patrie. On la couronnait et on la chassait.
La Commune du 10 août s’obstinait à subsister ; elle ne voulait ni être chassée ni couronnée. Son secrétaire, Tallien, à la section des Thermes, près des Cordeliers, demanda qu’on marchât en armes contre la section des Lombards, coupable de blâmer la Commune. Et ce qui parut effrayant, c’est que le prudent Robespierre parla dans le même sens, au sein même du conseil général, à l’Hôtel de Ville. Un homme de Robespierre, Lhuillier, à la section de Mauconseil, ouvrit de même l’avis que le peuple se levât et soutînt par les armes la Commune contre l’Assemblée.
Il était évident que la Commune était résolue à se maintenir par tous les moyens. Tallien se chargea de terrifier l’Assemblée. La nuit même, il y alla avec avec une masse d’hommes à piques, rappela insolemment « que la Commune seule avait fait remonter l’Assemblée au rang de représentants d’un peuple libre », vanta les actes de la Commune, spécialement l’arrestation des prêtres perturbateurs : « Sous peu de jours, dit-il, le sol de la liberté sera purgé de leur présence. » Ce dernier mot, horriblement équivoque, soulevait un coin du voile. Les meneurs étaient décidés