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que seraient devenus les quartiers riches, spécialement les maisons des vendeurs d’argent, que la Commune avait très imprudemment déclarés dignes de mort ?

Un autre danger non moins grave des visites domiciliaires, c’est qu’elles changèrent en guerre ouverte la sourde hostilité qui existait depuis vingt jours entre l’Assemblée et la Commune.

Revenons sur ces vingt jours.

L’Assemblée, peu sûre d’elle-même, s’était généralement laissé traîner à la suite de la Commune, essayant de défaire ce que faisait celle-ci ; puis, quand elle montrait les dents, l’Assemblée reculait avec maladresse. L’Assemblée eût dû suspendre le directoire du département, entièrement royaliste ; la Commune le fit pour elle. Vite, alors, l’Assemblée décrète que les sections vont nommer de nouveaux administrateurs du département ; elle ordonna par un décret que la police de sûreté, qui appartient aux communes, n’agira qu’avec l’autorisation des administrateurs du département, qui, eux-mêmes, n’autoriseront qu’avec le consentement d’un comité de l’Assemblée. Celle-ci serait ainsi restée le centre de la police du royaume, en eût conservé les fils dans la main.

Pour faire accepter doucement tout ceci de la redoutable Commune, l’Assemblée lui vota généreusement la somme énorme, monstrueuse, de près de un million par mois, pour la police de Paris. Mais ce don n’attendrit nullement la Commune, elle déclara