ils étaient environnés. À la sortie, plusieurs d’entre eux furent frappés ; quelques-uns faillirent périr ; réfugiés dans un corps de garde, ils n’échappèrent que par une prompte et secrète évasion à la vengeance du peuple.
Ils se plaignirent en vain dans la séance du 9. Les autorités vinrent avouer qu’elles avaient peu de moyens pour réprimer les désordres. Rœderer, procureur du département, accusa le maire de ne point venir se concerter sur les mesures à prendre. Il avertit que les Quinze-Vingts parlaient de sonner le tocsin, de soulever le peuple en masse, si l’on ne prononçait la déchéance du roi. Puis le maire vint à son tour parler des gardes de réserve qu’il plaçait dans les Tuileries, faisant entendre en même temps qu’il ne fallait pas y compter beaucoup, « que toute la force armée était devenue délibérante, et qu’elle se trouvait, comme tous les citoyens, divisée d’opinion ».
Un député Feuillant demandant que les fédérés quittassent Paris et qu’on demandât au maire s’il pouvait assurer le salut public, — « Non, dit le Girondin Guadet, demandez-le plutôt au roi. » — Et le Jacobin Choudieu ajouta que c’était à l’Assemblée même qu’il fallait adresser la question. « Les dangers de la patrie, dit-il, sont dans votre faiblesse, dont vous avez donné hier, au sujet de La Fayette, le honteux exemple. Il se trouve ici des hommes qui n’ont pas le courage d’avoir une opinion. Ceux qui ont craint hier un général, une armée, ceux-là n’ose-