Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 3.djvu/562

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il n’y eut aucune surprise. On se tromperait entièrement, si l’on supposait le roi investi à l’improviste. Avec une Commune discordante, un maire comme Pétion, avec la désorganisation absolue où étaient tous les pouvoirs, avec la force militaire que le roi avait dans sa main, il était plus libre de fuir qu’il ne l’avait jamais été. Les masses, on va le voir, se rassemblèrent à grand’peine, et tard, et très lentement. Le 10 août, à six heures du matin, le roi était parfaitement libre encore de s’en aller, lui et les siens, en se plaçant au centre d’un carré de Suisses et de gentilshommes. À deux lieues, il montait à cheval et passait en Normandie, à Gaillon, où on l’attendait. Il hésita, et la reine ne se souciait point de fuir, se croyant sûre cette fois d’écraser la Révolution dans la cour des Tuileries.

Dès le 3 août, le faubourg de Paris le plus misérable, celui qui souffrait le plus de cette halte cruelle dans la faim, sans paix ni guerre, Saint-Marceau prit son parti ; il envoya à la section des Quinze-Vingts, invitant ses frères du faubourg Saint-Antoine à marcher avec lui en armes. Ceux-ci répondirent qu’ils iraient. — Premier avertissement.

Autre le 4. L’Assemblée ayant condamné la déclaration insurrectionnelle de la section de Mauconseil, la Commune se refusa à publier le décret.

Voilà des actes publics, et certes assez clairs. En même temps, nombre de particuliers voulaient agir, se remuaient, conspiraient en plein vent. Beaucoup