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émeute, qu’elle ne cherchait qu’un prétexte pour l’éloignement du roi ».

Non, il ne fallait pas d’émeute, mais une grande et générale insurrection était devenue nécessaire, ou la France périssait.

L’Assemblée était impuissante. Elle n’osait se décider à condamner La Fayette, l’appui de la royauté.

Les Jacobins étaient impuissants. Leur oracle, Robespierre, prouvait à merveille que l’Assemblée ne faisait rien, que la Gironde attendait que Louis XVI, aux abois, lui rendît le ministère. Mais, quand on lui demandait quel remède il indiquait lui-même, il ne savait rien dire autre chose, sinon qu’il fallait convoquer les assemblées primaires, qui éliraient des électeurs, et ceux-ci éliraient une Convention, pour que, par cette assemblée, légalement autorisée, on pût réformer la constitution. Cette constitution améliorée ne manquerait pas sans doute d’affaiblir et désarmer le pouvoir exécutif.

Une médecine tellement expectante eût eu l’effet naturel de laisser mourir le malade. Avant que les assemblées primaires fussent seulement convoquées, les Prussiens et les Autrichiens, donnant la main à Louis XVI, pouvaient arriver à Paris.

L’impuissance de la Gironde et de l’Assemblée, de Robespierre et des Jacobins, se retrouverait-elle la même dans la Commune de Paris ? Ce n’était que trop vraisemblable. Son chef, Pétion, était