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plus alarmantes nouvelles de l’Est. Le directoire de Paris, à la veille de sa démission, s’opposait au recrutement ; il en fut positivement accusé par deux excellents citoyens, Cambon et Carnot. Du 11 au 22, on ne put obtenir du pouvoir exécutif l’autorisation nécessaire pour proclamer le danger de la patrie.

L’âme de la France était si émue en ce moment, les poitrines si pleines, si près d’éclater, que tous hésitaient à lever la bannière de l’enthousiasme. On craignait que l’ivresse ne tournât à la fureur.

Il fallut pourtant accorder enfin le signal désiré à l’impatience du peuple. Le dimanche 22 juillet, la proclamation fut faite sur les places de Paris. Elle se répéta sur toutes les places de France.

Le décret de l’Assemblée portait que, la proclamation faite, les conseils de départements, de districts, de communes, se constitueraient en surveillance permanente ; que tous les gardes nationaux seraient désormais en activité ; que tout citoyen déclarerait ce qu’il avait d’armes ; que l’Assemblée fixerait le nombre d’hommes à fournir par chaque département ; que le département, le district, en feraient la répartition ; que, trois jours après, les hommes de chaque canton choisiraient entre eux ceux que le canton devait fournir ; que ceux qui auraient obtenu cet honneur se rendraient, sous trois jours, au chef-lieu du district, où on leur donnerait la solde, la poudre et les