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puissance qu’ils supposent anéantie, venger ma dignité qu’ils supposent flétrie, me rendre mes droits royaux qu’ils supposent compromis ou perdus ; mais j’ai prouvé que je n’étais pas leur complice ; j’ai obéi à la constitution, qui m’ordonne de m’opposer par un acte formel à leurs entreprises, puisque j’ai mis des armées en campagne. Il est vrai que ces armées étaient trop faibles ; mais la constitution ne désigne pas le degré de force que je devais leur donner ; il est vrai que je les ai rassemblées trop tard ; mais la constitution ne désigne pas le temps auquel je devais les rassembler ; il est vrai que des camps de réserve auraient pu les soutenir ; mais la constitution ne m’oblige pas à former des camps de réserve ; il est vrai que lorsque les généraux s’avançaient en vainqueurs sur le territoire ennemi, je leur ai ordonné de s’arrêter ; mais la constitution ne me prescrit pas de remporter des victoires ; elle me défend même les conquêtes ; il est vrai qu’on a tenté de désorganiser les armées par les démissions combinées d’officiers et par des intrigues, et que je n’ai fait aucun effort pour arrêter le cours de ces démissions ou de ces intrigues ; mais la constitution n’a pas prévu ce que j’aurais à faire sur un pareil délit ; il est vrai que mes ministres ont continuellement trompé l’Assemblée nationale sur le nombre, la disposition des troupes et les approvisionnements ; que j’ai gardé le plus longtemps que j’ai pu ceux qui entravaient la