tances, la chose fut emportée. La société déclara « qu’elle démentait les diffamations, les calomnies de Brissot et Guadet contre Robespierre ». (30 avril 1792.)
Celui-ci enfonça le coup par des moyens bien étranges, pour un homme qui naturellement aimait le pouvoir. Il se lança dans son journal en pleine anarchie, louant les soldats au moment où ils venaient de fuir en massacrant leurs chefs, s’opposant aux mesures sévères que l’Assemblée prenait pour assurer la discipline. Il demandait qu’on réunît les soldats licenciés, qu’on en formât une armée ; selon lui, ils n’étaient pas moins de soixante mille, et à cette armée, si nombreuse, il proposait froidement de donner une double solde. Comme règle, en général, il posait l’indépendance absolue du soldat à l’égard de l’officier, sauf deux moments, l’exercice et le combat.
Cette tendance désorganisatrice, remarquable dans Robespierre, éclata le 20 mai, aux Jacobins, lorsqu’il combattit et fit rejeter une proposition girondine que les plus violents Cordeliers, par exemple Tallien, avaient appuyée, et qui, dans cette extrême crise, au début d’une guerre si mal commencée, était véritablement de salut public. Le secrétaire de Brissot, Méchin, proposait aux Jacobins d’accélérer par leur influence le payement des contributions, dont la régularité était si importante en un tel moment, d’écrire à ce sujet aux sociétés affiliées, et, pour que la société mère prêchât elle-même d’exemple, de ne donner les cartes du