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CHAPITRE V

SUITE DE LA QUESTION DE LA GUERRE. — MADAME DE STAËL ET NARBONNE AU POUVOIR (DÉCEMBRE 1791-MARS 1792).


Opposition de Madame Roland et de Robespierre. — Il est pour la guerre au 28 novembre ; depuis, pour la paix. — Madame de Staël fait M. de Narbonne ministre de la guerre, 7 décembre. — Vues diverses de la cour, des Feuillants, des Girondins. — La cour craignait la guerre. — Robespierre suppose qu’elle veut la guerre, qu’elle conspire avec les Feuillants et la Gironde. — Les Girondins ne peuvent répondre nettement à Robespierre. — Leur conduite double. — Impuissance de Narbonne, janvier 1791. — Vague et nullité des moyens que propose Robespierre. — L’Europe veut ajourner la guerre, la Gironde la décider. — Louvet contre Robespierre, Desmoulins contre Brissot. — Défiance et inertie des Jacobins. — La cour et les prêtres organisent la guerre intérieure. — La Gironde confie les armes au peuple. — Piques et bonnet rouge, janvier-février 1792. — La Gironde frappe la cour par l’accusation des ministres, 18 mars 1792. — La cour accepte le ministère girondin.


Au moment où Isnard brandit l’épée de la guerre, où toute la salle, illuminée par cette lueur d’acier, croulait presque d’applaudissements, Robespierre monta, d’un air sombre, à la tribune, et dit froidement, lentement : « Je supplie l’Assemblée de supprimer ces mouvements d’éloquence matérielle, ils peuvent entraîner l’opinion, qui a besoin, en ce moment, d’être dirigée par l’exemple d’une discussion tranquille. »