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ses communions, on saurait qu’il avait plus de mal encore avec ses directeurs qu’avec toute l’Assemblée et toute la Révolution. Comment lui mesurait-on la faculté de tromper, de mentir sur tel ou tel point ? À quel prix payait-il au confessionnal la duplicité de ses démarches quasi révolutionnaires ? Tout ce qu’on sait, c’est qu’au moins sur l’article des biens des prêtres, sur celui de la répression des prêtres rebelles, les prêtres étaient inflexibles auprès de leur pénitent.

L’Assemblée constituante avait pourtant fait plusieurs choses pour les regagner. Son dernier acte fut d’assurer la pension de ceux qui n’auraient aucun traitement public. Ses mesures à l’égard des réfractaires furent très généreuses. Un grand nombre d’églises leur étaient ouvertes pour y dire librement la messe ; dans une seule paroisse de Paris, celle de Saint-Jacques-du-Haut-Pas, ils en avaient sept. Le clergé constitutionnel les recevait parfaitement dans ses églises. Il ne tenait qu’à eux d’accepter le partage, comme il a eu lieu si longtemps sur le Rhin, entre deux communions bien autrement différentes, les protestants et les catholiques, une même église étant desservie à des heures différentes par les uns et par les autres. Pourquoi donc ici, où c’étaient des catholiques des deux parts, divisés non sur le dogme, mais sur une question de police et de discipline, pourquoi ce divorce obstiné ? Les prêtres citoyens du moins n’en furent pas coupables ; plusieurs poussèrent aux dernières limites la déférence