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elle veut sévir contre les clubs. Elle leur défend les pétitions en nom collectif, leur permet de discuter, « sans prétendre inspection sur les autorités légales ». Vaine défense ; ces autorités, hésitantes et impuissantes, à l’image de l’Assemblée, n’opposaient nulle résistance aux ennemis de la Révolution : il fallait la laisser périr ou bien la laisser sauver par les clubs.

L’instruction réservée, timide, pleine d’éloges, pour les clubs, qu’on joint au décret, exprime le vœu qu’ils n’aient point de correspondance, que leurs actes ne sortent point de leur enceinte. Mais le décret n’ose dire qu’il leur défend les affiliations. Or c’était justement alors que s’affiliaient ensemble les mille sociétés jacobines, dont six cents venaient de naître !

Ainsi l’Assemblée n’ose rien de décisif contre les deux grandes conjurations qui divisent la France, celle des prêtres, celle des Jacobins. Elle se tait sur la première, gronde l’autre bien doucement, la menace en la flattant, timidement, à voix basse. Elle parle déjà, ce semble, de la faible voix des morts.

Le 30 septembre, le roi ayant clos la session en exprimant le vain regret qu’elle ne pût durer encore, le président Thouret adressa cette parole au peuple assistant : « L’Assemblée constituante déclare qu’elle termine ses séances et qu’elle a rempli sa mission. »