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CHAPITRE XI

PRÊTRES ET JACOBINS. — VENTE DES BIENS NATIONAUX (SEPTEMBRE 1791).


Caractère général de l’Assemblée constituante. — Des services qu’elle a rendus au genre humain. — Déclaration de Pilnitz, 27 août, qui tue les constitutionnels. — Le roi accepte la constitution, 13 septembre. — Entrevues de la reine et de Barnave. — La force principale du royalisme était dans l’action du clergé sur le peuple. — Douceur de l’Assemblée à l’égard des prêtres qui refusent le serment. — Intrigues et menées violentes des prêtres réfractaires. — La mécanique du fanatisme. — Sacrements furtifs, enterrements nocturnes. — Il n’eût pas été impossible d’ouvrir les yeux au paysan. — L’Assemblée eût dû préparer les esprits à recevoir et comprendre la loi. — L’intérêt se mêlait au fanatisme. — L’intérêt dut aussi soutenir la foi révolutionnaire. — Premier essor de la vente des biens nationaux. — Huit cents millions en cinq mois, avril-août 1791. — Foi des acquéreurs dans les destinées de la Révolution. — Ils fortifient les sociétés jacobines. — Le paysan sous-acquéreur devient la plus ferme base de la Révolution. — C’est l’ancien mouvement de la France, longtemps interrompu, qui recommença. — Note sur les écrivains qui essayent d’obscurcir ceci. — Solidité de la France des campagnes. — Fin de l’Assemblée constituante, 30 septembre 1791 ; son impuissance.


Les fautes de l’Assemblée constituante, les voies sinueuses et coupables où s’engageaient ses meneurs, sa punition enfin et son triste abaissement ne doivent point nous faire oublier, à nous, postérité qui jouissons de ses bienfaits, tout ce que cette grande Assemblée a rendu de services au genre humain.