parée, minutée pour le fond par les habiles, Barnave et les amis de Barnave. Et pourtant dans la confiance toute nouvelle que la reine leur témoigne, elle se réserve encore contre eux la possibilité de dire plus tard qu’elle n’a pas été libre ; elle met en tête de sa lettre ce petit mot qui, au besoin, annulerait tout le reste : « On désire que je vous écrive, et l’on se charge de vous faire parvenir ma lettre, car pour moi je n’ai aucun moyen de vous donner des nouvelles de ma santé. »
Le parti royaliste, ni en France, ni hors de France, ne marchait avec le roi. Ce moment où le roi et la reine se confiaient à l’Assemblée était précisément celui où les émigrés agissaient le plus vivement pour armer l’étranger, où les prêtres non émigrés commençaient à travailler le peuple avec une entente habile, sur un plan systématique qui semblait devoir organiser sur la France une Vendée universelle. En juillet, on apprit que les Deux-Sèvres, que l’Alsace, que Châlons-sur-Marne, allaient prendre feu. En août, le Pas-de-Calais, le Nord et le Calvados annonçaient la guerre civile. Cette dernière nouvelle tomba justement dans l’Assemblée le 4 août, la veille de la revision, au milieu de l’arrangement à peine conclu entre Chapelier et Malouet. Un député proposa, pour le Nord, que les prêtres qui refusaient le serment d’obéissance à la loi fussent éloignés du département. À ce mot, tout le côté droit se lève. M. de Foucault crie joyeusement : « Pillage ! incendie ! guerre civile ! » Tous sortent, l’abbé Maury faisant à