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graveur ?) ; Rousseau (le premier chanteur de l’Opéra ?) ; Momoro, premier imprimeur pour la liberté et électeur pour la seconde législature ; Chaumette, étudiant en médecine, rue Mazarine, n° 9 ; Fabre (d’Églantine ?) ; Isambert, etc. D’autres qui ne sont point du même quartier, mais membres des Cordeliers : Hébert, écrivain, rue de Mirabeau ; Hanriot, Maillard. — Ajoutez quelques Jacobins, comme Andrieux, Cochon, Duquesnoy, Taschereau, David. — Enfin des noms de toute sorte : Girey-Dupré (le lieutenant de Brissot), Isabey père, Isabey fils ; Lagarde, Moreau, Renouard, etc.

En tête de la feuille 35, je lis cette note touchante : La poignarderez-vous (la liberté ? ou la patrie ?) dans son berceau, après l’avoir enfantée ?

Beaucoup ajoutent à leur nom : garde national ou soldat-citoyen pour la patrie. Beaucoup ne savent signer et mettent une croix. Il y a nombre de signatures de femmes et de filles. Sans doute, ce jour de dimanche, elles étaient au bras de leurs pères, de leurs frères ou de leurs maris. Croyantes d’une foi docile, elles ont voulu témoigner avec eux, communier avec eux, dans ce grand acte dont plusieurs d’entre elles ne comprenaient pas toute la portée. N’importe, elles restaient courageuses et fidèles, et plus d’une bientôt a témoigné aussi de son sang.

Le nombre des signatures dut être véritablement immense. Les feuilles qui subsistent en contiennent plusieurs milliers. Mais il est visible que beaucoup