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CHAPITRE XIII

FUITE DU ROI À VARENNES (20-21 JUIN 1791).

Le roi, en parlant, livrait ses amis à la mort. — Confiance et crédulité de La Fayette et Bailly. — Imprudences du départ, 20 juin 1791. — Le roi devait passer sur terre autrichienne. — Danger de la France. — Vengeances probables ; Théroigne déjà arrêtée. — La France veille sur elle-même ; la route se surveille. — Le roi poursuivi, 21 juin 1791 ; retardé à l’entrée de Varennes, arrêté. — Les habitants des campagnes affluent à Varennes. — Indignation du peuple. — Décret de l’Assemblée qui rappelle le roi à Paris.


Ce qui afflige encore, entre autres choses, dans ce voyage de Varennes, ce qui diminue l’idée qu’on voudrait se faire de la bonté de Louis XVI, c’est la facilité avec laquelle il sacrifiait, en partant, livrait à la mort des hommes qui lui étaient sincèrement attachés.

La Fayette se trouvait, par la force des circonstances, gardien involontaire du roi, responsable de sa personne devant la nation ; il avait montré de bien des manières, et parfois en compromettant la Révolution elle-même, qu’il désirait par-dessus toute chose le rétablissement de l’autorité royale, comme garantie d’ordre et de paix. Républicain d’idées, de