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mettre des ménages indigents dans les cellules, dans le lit des moines et religieuses (11, 14 juin 1790). Nulle conclusion générale relativement au travail dirigé par l’État.

Lorsque la loi des patentes, la misère de Paris, les demandes d’augmentation de salaires, attirent son attention, propose-t-il quelque remède nouveau ? Nul que de rétablir les apprentissages longs et rigoureux, d’exiger des preuves de capacité, de mettre un prix honnête au travail des ouvriers, de donner aux ouvriers qui se conduiront bien pendant trois ans les moyens de s’établir ; ceux qui ne se marieront pas rembourseront au bout de dix ans.

Quels fonds assez vastes pour doter des populations si nombreuses ? Marat ne s’explique point là-dessus ; seulement, dans une autre occasion, il conseille aux indigents de s’associer avec les soldats, de se faire assigner de quoi vivre sur les biens nationaux, de se partager les terres et les richesses des scélérats qui ont enfoui leur or pour les forcer par la faim à rentrer sous le joug, etc.

Je voulais avant tout examiner si Marat, en 1790, lorsqu’il prend sur l’esprit du peuple une autorité si terrible, examiner, dis-je, s’il a posé une théorie générale, un principe qui fondât cette autorité. L’examen fait, je dois dire : Non. Il n’existe nulle théorie de Marat.

Je puis maintenant, à mon aise, reprendre ses précédents, chercher si, dans les ouvrages de sa jeunesse, il aurait par hasard posé ce principe d’où