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jacobines, point de pauvres[1]. Dans les villes cependant où il y avait rivalité de deux clubs, où le club aristocratique (comme il arriva parfois) usurpait le titre d’Amis de la constitution, l’autre club du même nom ne manquait pas, pour se fortifier, de se rendre plus facile sur les admissions, de recevoir parmi ses membres des petites gens, boutiquiers et petits industriels. À Lyon et sans doute dans quelques villes manufacturières, les ouvriers assistèrent de bonne heure aux discussions des clubs.

Le vrai fonds des clubs jacobins, c’était, non pas les derniers, non pas les premiers, mais une classe distinguée, quoique secondaire, qui dès longtemps avait une guerre sourde contre ceux des premiers rangs : l’avocat, par exemple, contre le magistrat qui l’écrasait de sa morgue, le procureur, le chirurgien, voulant s’élever au niveau de l’avocat, du médecin, le prêtre contre l’évêque. Le chirurgien, dans ce siècle, avait, à force de mérite, rompu la barrière, monté presque à l’égalité. Le Châtelet entretenait une guerre contre le Parlement ; il vainquit en 1789 et fut un moment (qui l’eût cru ?) le grand tribunal national. Le célèbre fondateur des Jacobins de Paris, Adrien Duport, était un homme du Châtelet, qui monta au Parlement, mais qui, à la Révolution, reparut homme du Châtelet, brisa les parlementaires.

  1. Justement par la raison que plusieurs de ces sociétés se proposaient d’aider les pauvres et faisaient contribuer leurs membres à cet effet.

    Elles divisaient leurs membres en économes, introducteurs, rapporteurs, lecteurs, observateurs, consolateurs, etc., etc.