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CHAPITRE IV

LES JACOBINS.

Danger de la France. — L’affaire de Nancy rend la garde nationale suspecte. Nouveaux troubles du Midi. — Fédération contre-révolutionnaire de Jalès. — Le roi consulte le pape ; il proteste auprès du roi d’Espagne, 6 octobre 1790. — Accord de l’Europe contre la Révolution. — L’Europe tire une force morale de l’intérêt qu’inspire Louis XVI. — Nécessité d’une grande association de surveillance. — Origine des Jacobins, 1789. — Exemple d’une fédération jacobine. — Quelles classes recrutaient les Jacobins. — Avaient-ils un credo précis ? — En quoi modifiaient-ils l’ancien esprit français ? — Ils formaient un corps de surveillants et accusateurs, une inquisition contre une inquisition. — La société de Paris est d’abord une réunion de députés, octobre 1789, — Elle prépare les lois et organise une police révolutionnaire. — La Révolution reprend l’offensive, septembre 1790 — Fuite de Necker. — Terreur des nobles duellistes. — Les Jacobins lui opposent la terreur du peuple. — L’hôtel Castries saccagé, 13 novembre 1790.


Le massacre de Nancy est une ère vraiment funeste, d’où l’on pourrait dater les premiers commencements des divisions sociales qui, plus tard, développées avec l’industrialisme, sont devenues de nos jours l’embarras réel de la France, le secret de sa faiblesse, l’espoir de ses ennemis.

L’aristocratie européenne, son grand agent, l’Angleterre, doivent ici remercier leur bonne fortune. La