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action simple et forte, la chose qui abonde dans l’autre parti : la foi !

L’autre parti, c’est la France ; elle a foi à la loi nouvelle, à l’autorité légitime, l’Assemblée, vraie voix de la nation.

De ce côté, tout est lumière. De l’autre, tout est équivoque, incertitude et ténèbres.

Comment hésiter ? Tous ensemble, le soldat, le citoyen, se donnant la main, iront désormais d’un pas ferme et sous le même drapeau. D’avril en juin, presque tous les régiments fraternisent avec le peuple. En Corse, à Caen, à Brest, à Montpellier, à Valence, comme à Montauban, comme à Nîmes, le soldat se déclare pour le peuple et pour la loi. Le peu d’officiers qui résistent est tué, et l’on trouve sur eux les preuves de leur intelligence avec l’émigration. On l’attend, celle-ci, de pied ferme. Les villes du Midi ne s’endorment pas : Briançon, Montpellier, Valence, enfin la grande Marseille, veulent se garder elles-mêmes ; elles s’emparent de leurs citadelles, les remplissent de leurs citoyens. Viennent maintenant, s’ils veulent, l’émigré et l’étranger !

Une France, une foi ! un serment !… Ici, point d’hommes douteux. Si vous voulez rester flottant, quittez la terre de loyauté, passez le Rhin, passez les Alpes.

Le roi lui-même sent bien que sa meilleure épée, Bouillé, finirait par se trouver seul, s’il ne jurait comme les autres. L’ennemi des fédérations, qui se