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qu’elle écrasa ceux qui la firent. Le preneur fut pris au piège, le gibier chassa le chasseur.

Tout manqua à la fois au moment de l’exécution.

On comptait sur Montpellier. Le commandant n’ose venir. Ce qui vient, c’est la garde nationale, brave et patriote, le noyau futur de la légion de la victoire, la 32e demi-brigade.

On comptait sur Arles. En effet, Arles offre secours, mais c’est pour écraser le parti de la contre-révolution.

Le Pont-Saint-Esprit arrête les envoyés de Froment.

Allez maintenant, appelez les catholiques du Rhône. Tâchez d’embrouiller les choses, de faire croire qu’en tout ceci votre religion est en péril. Il s’agit de la patrie.

C’est tout le Rhône catholique qui se déclare contre vous, et bien plus révolutionnaire que ne furent les protestants. Votre sainte ville du Rhône, la petite Rome du pape, Avignon a éclaté.

Avignon ! Comment la France avait-elle jamais pu ôter ce diamant de son diadème… Ô Vaucluse ! ô pur, éternel souvenir de Pétrarque, noble asile du grand Italien qui mourut d’amour pour la France, symbole adoré du mariage futur des deux contrées, comment donc étiez-vous tombé aux mains polluées du pape ?… Une femme, pour de l’argent, pour l’absolution d’un assassinat, vendit Avignon et Vaucluse (1348).

Avignon, sans prendre conseil, avait fait comme