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crut (ou très probablement il se laissa persuader par quelque renard du Clergé) que ce qui tourmentait les prélats, c’était uniquement le péril spirituel, la crainte que le pouvoir civil ne touchât à l’encensoir. « Rien de plus simple, dit-il ; pour répondre aux gens qui disent que l’Assemblée ne veut pas de religion, ou bien qu’elle veut admettre toutes les religions en France, il n’y a qu’à décréter : « Que la religion catholique, apostolique et romaine est et sera toujours la religion de la nation, et que son culte est le seul autorisé. » (12 avril 1790.)

Charles de Lameth crut s’en tirer comme au 13 février, en disant que l’Assemblée, qui, dans ses décrets, suivait l’esprit de l’Évangile, n’avait nullement besoin de se justifier ainsi.

Mais la chose ne tomba pas. L’évêque de Clermont reprit avec amertume, affecta de s’étonner que, lorsqu’il s’agissait de rendre hommage à la religion, on délibérât, au lieu de répondre par une acclamation de cœur.

Tout le côté droit se lève et pousse une acclamation.

Le soir, ils se réunissent aux Capucins et préparent, pour le cas où l’Assemblée ne déclarerait pas le catholicisme religion nationale, une protestation violente qu’on porterait solennellement au roi, et qu’on répandrait à grand nombre par toute la France, pour bien faire connaître au peuple que l’Assemblée nationale ne voulait nulle religion.