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CHAPITRE VI

LA REINE ET L’AUTRICHE. — LA REINE ET MIRABEAU. — L’ARMÉE (MARS-MAI 1790).


L’Autriche se rallie l’Europe. — Elle conseille de gagner Mirabeau, mars. — Conduite équivoque de la cour dans sa négociation avec Mirabeau. — Mirabeau lui porte de nouveaux coups, avril. — Mirabeau peu influent dans les clubs. — Mirabeau gagné, 10 mai. — Mirabeau fait donner au roi l’initiative de la guerre, 22 mai. — Entrevue de Mirabeau et de la reine, fin mai. — Le soldat fraternise avec le peuple. — La cour croit gagner le soldat. — Misère de l’ancienne armée. — Insolence des officiers. — Ils essayent de mettre le soldat contre le peuple. — Réhabilitation du soldat, du marin.


Le complot de Favras était celui de Monsieur ; le complot de Maillebois (qu’on découvre en mars) se rattache au comte d’Artois, à l’émigration. La cour, sans les ignorer, paraissait suivre plutôt le conseil que l’on trouva dans le Mémoire d’Augeard, garde des sceaux de la reine : ruser, attendre, simuler la confiance, laisser filer cinq ou six mois.

Même mot d’ordre à Vienne, à Paris.

Léopold négociait. Il mettait les gouvernements soi-disant amis de la liberté, les faux révolutionnaires (j’entends l’Angleterre et la Prusse), à une sérieuse épreuve ; il les plaçait en face de la Révolution, et