rable, irréparable, le moment où La Fayette et Mirabeau se trouvèrent d’accord pour elle (fin octobre).
Elle ne voulait pas être sauvée par la Révolution, par Mirabeau, par La Fayette ; courageuse et rancuneuse, véritable princesse de la maison de Lorraine, elle voulait vaincre et se venger.
Elle risquait à la légère, se disant évidemment, comme disait dans une tempête Henriette d’Angleterre, qu’après tout les reines ne pouvaient pas se noyer. Marie-Thérèse avait été bien près de périr, et elle n’avait pas péri. Ce souvenir héroïque de la mère influait beaucoup sur la fille — à tort — la mère avait pour elle le peuple, la fille l’avait contre elle.
M. de La Fayette, peu royaliste avant le 6 octobre, l’était sincèrement depuis. Il avait sauvé la reine, protégé le roi. On s’attache par de telles choses. Les efforts prodigieux qu’exigeait de lui le maintien de l’ordre lui faisaient vivement désirer que l’autorité reprit force. Il écrivit par deux fois à M. de Bouillé, le priant de s’unir à lui pour sauver la royauté. M. de Bouillé regrette amèrement, dans ses Mémoires, de ne point l’avoir écouté.
La Fayette avait fait une chose agréable à la reine, en chassant le duc d’Orléans. Il lui faisait une sorte de cour. Il est curieux de voir le général, l’homme occupé, suivre la reine aux églises, assister aux offices où elle faisait ses pâques[1].
- ↑ En cela, M. de La Fayette voulait, je crois, faire aussi sa cour à sa dévote et vertueuse femme.
Il lui écrit vite ce grand événement.