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D’autres membres de l’Assemblée essayèrent des caresses ou des menaces. Un député du Clergé, abbé ou prélat, vint donner sa main à baiser à l’une des femmes. Elle se mit en colère et dit : « Je ne suis pas faite pour baiser la patte d’un chien. » Un autre député, militaire, décoré de la croix de Saint-Louis, entendant dire à Maillard que le grand obstacle à la constitution était le Clergé, s’emporta et lui dit qu’il devrait subir sur l’heure une punition exemplaire. Maillard, sans s’épouvanter, répondit qu’il n’inculpait aucun membre de l’Assemblée, que sans doute le Clergé ne savait rien de tout cela, qu’il croyait rendre service en leur donnant cet avis. Pour la seconde fois, Robespierre soutint Maillard, calma les femmes. Celles du dehors s’impatientaient, craignaient pour leur orateur ; le bruit courait parmi elles qu’il avait péri. Il sortit et se montra un moment.

Maillard, reprenant alors, pria l’Assemblée d’inviter les gardes du corps à faire réparation pour l’injure faite à la cocarde. — Des députés démentaient… Maillard insista en termes peu mesurés. — Le président Mounier le rappela au respect de l’Assemblée, ajoutant maladroitement que ceux qui voulaient être citoyens pouvaient l’être de leur plein gré… C’était donner prise à Maillard ; il s’en saisit, répliqua : « Il n’est personne qui ne doive être fier de ce nom de citoyen. Et s’il était dans cette auguste Assemblée quelqu’un qui s’en fit déshonneur, il

    (à la fin du premier volume), il donne les dépositions. (Voir aussi l’Histoire des deux amis de la liberté, Ferrières, etc.)