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peuple se plaint, eh bien, qu’il s’adresse au Parlement, au procureur général. N’avons-nous pas des magistrats ?

Foulon était magistrat. Malouet renvoyait Foulon au tribunal de Foulon.

On doit, disait-on très bien, réprimer les troubles.

Seulement, il fallait s’entendre… Ce mot comprenait bien des choses :

Des vols, d’autres crimes ordinaires, des pillages de gens affamés, des meurtres d’accapareurs, des justices irrégulières sur les ennemis du peuple, la résistance à leurs complots, la résistance légale, la résistance à main armée… Tout cela sous le mot troubles…. Voulait-on y appliquer une répression égale ? Si l’on chargeait l’autorité royale de réprimer les troubles, le plus grand pour elle, à coup sûr, c’était d’avoir pris la Bastille, elle aurait puni celui-là d’abord.

C’est ce que répondirent Buzot et Robespierre, le 20 juillet, deux jours avant la mort de Foulon. C’est ce que Mirabeau, même après l’événement, dit dans son journal. Il expliqua ce malheur à l’Assemblée par sa véritable cause, l’absence de toute autorité à Paris, l’impuissance des électeurs qui, sans délégation légitime, continuaient d’exercer les fonctions municipales. Il voulait que les municipalités s’organisassent, prissent la force, se chargeassent du maintien de l’ordre. Quel autre moyen, en effet, que de fortifier le pouvoir local, quand le pouvoir central était si justement suspect ?

Barnave dit qu’il fallait trois choses : des munici-