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J’apprends des choses non moins fortes. Les Montagnards n’étaient nullement les violents. (VII, 372.) Sans doute c’étaient les modérés.

Les Girondins, qui ont tant exalté Rousseau, ce sont les ennemis de Rousseau chez Louis Blanc. C’est la Gironde qui conniva au 2 Septembre ; elle en garde la tache de sang.

Robespierre, au contraire, qui parla, dénonça, et avant (le 1er ), et pendant (le 2 même), en est pur, y est étranger.

Hébert, dans son Père Duchesne, ses constants appels au massacre, n’en est pas moins un continuateur des modérés, des Girondins. Comment cela ? C’est qu’il est voltairien, égoïste et sensualiste, ennemi de Rousseau et du sensible Robespierre.

Louis Blanc, assez doux pour le roi, pour la reine, le duc d’Orléans, clément pour le clergé, est terrible, accablant pour Danton et les Girondins. En ces derniers, il voit la bourgeoisie qui lui fut si hostile au 15 mai 1848. Étrange confusion. La garde nationale du 15 mai détestait la guerre ; au contraire, la Gironde la prêcha, et la fit, pour le salut des nations. Elle forgea des millions de piques et mit les armes aux mains des pauvres.