LIVRE II
14 JUILLET. — 6 OCTOBRE 1789
CHAPITRE PREMIER
LA FAUSSE PAIX
Versailles, le 14 juillet. — Le roi à l’Assemblée, 15 juillet. — Deuil et misère de Paris. — Députation de l’Assemblée à la Ville de Paris, 15 juillet. — La fausse paix. — Le roi va à Paris, 17 juillet. — Première émigration : Artois, Condé, Polignac, etc. — Isolement du roi.
L’Assemblée passa toute la journée du 14 entre deux craintes, les violences de la cour, les violences de Paris, les chances d’une insurrection, peut-être malheureuse, qui tuerait la liberté. On écoutait tous les bruits, on mettait l’oreille à terre, on croyait reconnaître le retentissement d’une canonnade lointaine. Ce mouvement pouvait être le dernier ; plusieurs voulaient qu’on posât à la hâte les bases de la constitution, que l’Assemblée, si elle devait être dispersée, détruite, laissât d’elle ce testament, cette lumière pour guider la résistance.
La cour organisait l’attaque ; peu de choses