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CHAPITRE VII

PRISE DE LA BASTILLE (14 JUILLET 1789)


Difficulté de prendre la Bastille. — L’idée de l’attaque appartient au peuple. — Haine du peuple pour la Bastille. — Joie du monde en apprenant la prise de la Bastille. — Le peuple enlève les fusils aux Invalides. — La Bastille était en défense. — Thuriot somme la Bastille. — Les électeurs y envoient inutilement plusieurs députations. — Dernière attaque ; Hélie, Hullin. — Danger du retard. — Le peuple se croit trahi, menace le prévôt, les électeurs. — Les vainqueurs à l’Hôtel de Ville. — Comment la Bastille se livra. — Mort du gouverneur. — Prisonniers mis à mort. — Prisonniers graciés. — Clémence du peuple.


Versailles, avec un gouvernement organisé, un roi, des ministres, un général, une armée, n’était qu’hésitation, doute, incertitude, dans la plus complète anarchie morale.

Paris, bouleversé, délaissé de toute autorité légale, dans un désordre apparent, atteignit, le 14 juillet, ce qui moralement est l’ordre le plus profond, l’unanimité des esprits.

Le 13 juillet, Paris ne songeait qu’à se défendre. Le 14, il attaqua.

Le 13 au soir, il y avait encore des doutes, et il n’y en eut plus le matin. Le soir était plein de