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ordinaires avaient été des pièces détachées. Mais mon soutien habituel, ce sont ces grandes collections où tout se suit dans un ordre chronologique. Dès que je date un fait, on peut retrouver à l’instant ce fait à sa date précise au registre, au carton où je l’ai pris. Donc j’ai dû citer rarement. Pour les choses imprimées et les sources vulgaires, les renvois peu utiles ont l’inconvénient de couper le récit et le fil des idées. C’est une vaine ostentation d’émailler constamment sa page de ces renvois à des livres connus, à des brochures de petite importance, et d’attirer l’attention là-dessus. Ce qui donne autorité au récit, c’est sa suite, sa cohésion, plus que la multitude des petites curiosités bibliographiques.

Pour tel fait capital, mon récit, identique aux actes mêmes, est aussi immuable qu’eux. J’ai fait plus que d’extraire, j’ai copié de ma main (et sans y employer personne) les textes dispersés, et les ai réunis. Il en est résulté une lumière, une certitude, auxquelles on ne changera rien. Qu’on m’attaque sur le sens des faits, c’est bien. Mais on devra d’abord reconnaître qu’on tient de moi les faits dont on veut user contre moi.

Ceux qui ont des yeux et savent voir remarqueront très bien que ce récit, quelquefois trop