était trop ému : « J’en mourrai, Messieurs, disait-il, je mourrai de tant de bonté ! »
Il n’y en avait qu’un de bien coupable, on le ramena en prison. Tout le reste, pêle-mêle, citoyens, soldats, prisonniers, un cortège immense, arrive au Palais-Royal ; on dresse une table dans le jardin, on les fait asseoir. La difficulté était de les loger ; on les couche au spectacle, dans la salle des Variétés, et on monte la garde à la porte. Le lendemain, établis à un hôtel qui se trouvait sous les arcades, soldés, nourris par le peuple. Toute la nuit, on avait illuminé des deux côtés de Paris, et autour de l’Abbaye et dans le Palais-Royal. Bourgeois, ouvriers, riches et pauvres, dragons, hussards, Gardes-françaises, tous se promenaient ensemble, sans qu’il y eût d’autre bruit que les cris : « Vive la nation ! » Tous se livraient au transport de cette réunion fraternelle, à leur jeune confiance dans l’avenir de la liberté.
Le matin, de bonne heure, les jeunes gens étaient à Versailles, aux portes de l’Assemblée. Là, ils ne trouvèrent que glace. Une révolte militaire, une prison forcée, tout cela apparaissait à Versailles sous l’aspect le plus sinistre. Mirabeau, se tenant à côté de la question, proposa une adresse aux Parisiens pour leur conseiller d’être sages. On s’arrêta à l’avis (peu rassurant pour ceux qui réclamaient l’intercession de l’Assemblée) de déclarer que l’affaire ne regardait que le roi, qu’on ne pouvait qu’implorer sa clémence.
C’était le 1er juillet. Le 2, le roi écrit non à l’As-