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généraux. Le dernier élu de Paris et de la France fut celui qui, dans l’opinion, était le premier de tous, celui qui d’avance avait tracé à la Révolution une marche si droite et si simple, qui en avait marqué les premiers pas, un à un. Tout avançait sur le plan donné par Sieyès, d’un mouvement majestueux, pacifique et ferme, comme la loi.

La loi seule allait régner ; après tant de siècles d’arbitraire et de caprice, le temps arrivait où personne n’aurait raison contre la raison.

Qu’ils s’assemblent donc, qu’ils s’ouvrent, ces redoutés États généraux ! Ceux qui les ont convoqués, et qui maintenant voudraient qu’on n’en eût parlé jamais, n’y peuvent rien faire. C’est un Océan qui monte ; des causes infinies, profondes, agissant du fond des siècles, en soulèvent la masse grondante… Opposez-lui, je vous prie, toutes les armées du monde ou bien le doigt d’un enfant, il n’en fait pas la différence… Dieu le pousse, la justice tardive, l’expiation du passé, le salut de l’avenir !