APPENDICE
Page 117. — L’entrée de Charles VIII à Rome, etc.
Pour prendre le vrai point de départ du siècle, il eût fallu d’abord parler de la découverte de l’Amérique. La génération des découvertes fut telle : celle de Guttenberg éclaira Colomb, lui mit en main les textes, surtout la phrase décisive de Roger Bacon. L’opinion d’un disciple de Brunelleschi, le mathématicien Toscanelli, ajouta à ces présomptions historiques l’autorité supérieure du calcul, et, pour ainsi dire, coupa le câble qui tenait encore Colomb au rivage. — Colomb ayant prouvé la rotondité de la terre, on en conclut qu’elle devait tourner, comme les phases de deux planètes le faisaient soupçonner, et comme le prouva Copernik, etc. — La découverte de Colomb est le grand fait générateur du temps, celui qui influa le plus à la longue. — Mais les faits initiateurs, ceux qui eurent l’influence la plus immédiate, furent, d’une part l’expulsion des 800.000 juifs d’Espagne, et la dispersion dans l’Europe de cette population industrieuse et civilisée ; d’autre part, les expéditions de Charles VIII et de Louis XII en Italie, la France italianisée, etc. — C’est par ces deux faits que l’histoire générale doit commencer.
Ceci donné à la méthode, il reste d’examiner les sources. — Des livres imprimés, nos Chroniques sont extraordinairement ou sèches ou romanesques ; souvent ce sont des panégyriques écrits par les domestiques des grandes familles. Il n’y a rien à comparer à Machiavel et à Guichardin. Comines, admirable et exquis, doit toutefois être examiné de près et discuté. C’est un vieillard frondeur, qui a tâté de la cage de fer, un conseiller de Louis XI, qui néanmoins s’associe à la réaction féodale contre sa fille. — Ses