vernement capricieusement viager, entre l’étourderie de Jean et la folie de Charles VI ? Le quatorzième siècle sent encore où est le mal et cherche où est le remède. Le quinzième n’y songe même plus.
Cette imbécillité du pauvre Frédégaire qui, en tête de sa chronique, s’avoue à moitié idiot, elle semble reparaître dans tels monuments du quinzième siècle ; et je ne sais si aucun des moines mérovingiens eût atteint la platitude des rimes de Molinet.
La tyrannie du Moyen-âge commença par la liberté. Rien ne commence que par elle. C’est vers le dixième siècle, dans ce moment obscur dont les résultats immenses ont assez dit la grandeur, quand Eudes défendait Paris, quand Robert-le-Fort fut tué, quand Allan Barbetorte jeta les Normands dans la mer ; c’est alors que, sans nul doute, commencèrent les chants de Roland. Ces chants, déjà antiques sous Guillaume-le-Conquérant, en 1066, ne sont pas, comme on le croit, l’œuvre du pesant âge féodal, qui n’a fait que les délayer. De telles choses ne datent pas d’un âge de servitude, mais d’un âge vivant, libre encore, de l’âge de la défense, de l’âge qui résista, bâtit les asiles de la résistance, et sauva l’Europe de l’invasion normande, hongroise et sarrasine.
On ne s’informait guère alors de noblesse en ces grands périls. Celui qui avait hasardé d’élever un